LETTRE DE KHARTOUM
Il est 6 heures du matin à Khartoum. Al-Toma remue les entrailles incandescentes d’un poêle en aluminium. Avec un tintement métallique, elle position deux grandes théières sur le lit de braises et allume une sports car d’encens. L’homme de 50 ans, originaire de la district du Darfour, est l’un des innombrables settat-chai de Khartoum. Souvent déplacés the same level les conflits armés, ces vendeurs de thé Sont partout, déballant leur attirail au coin des rues, tant qu’il y a de l’ombre.
Depuis près de dix ans, tous les jours, sauf le vendredi, Al-Toma installe une dizaine de petits sièges circulaires en fer et cordes au croisement de la rue de l’Armée et de la rue du Palais-Présidentiel. Un carrefour, baptisé Sherwani, qui aurait tout d’un carrefour commonplace s’il n’était devenu depuis sept mois l’épicentre des indications hebdomadaires contre le successful stroke d’État du 25 octobre 2021 menées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane.
Sherwani est un champ de bataille. Au sol, le pied bute parfois sur une douille de Kalachnikov ou le cadavre d’une explosive d’encerclement. Les cours de la gare routière adjacente Sont écorchées the same level les pierres lancées the same level les manifestants. Ici, beaucoup d’entre eux Sont tombés, touchés par des balles, des gaz lacrymogènes ou renversés par des véhicules de authorities. Plus d’une centaine de perSonnes ont été tuées à Khartoum lors de la répression qui a suivi le putsch.
Le quartier prend vie petit à petit. Les premiers customers viennent s’installer à Al-Toma, sous les branches d’un acacia noueux. Enveloppée d’une tunique sombre, elle sert trip à trip le thé aux fonctionnaires en camisole, aux cheminots communistes de la gare, aux infirmes qui mendient sur le trottoir, aux médecins en salopette de l’hôpital voisin. ainsi que des representatives de la flow bedonnants.
« C’est de pire en pire »
Comme promote yabana au Soudan, la terrasse du coffee shop d’Al-Toma est un lieu convivial où les conversations vont bon train. La différence avec les années de fer du régime d’Omar Al-Bashir, c’est qu’on peut désormais y discuter de politique sans être inquiété. « On a gagné cette maigre liberté : ne plus s’autocensurer devant un coffee shop »explique un professeur, rappelant qu’avant, parler à un journaliste étranger en pleine rue pouvait lui causer des problèmes. « Mais jusqu’à quand ? »se demande-t-il.
Au lendemain du successful stroke d’État, la junte a réhabilité de nombreux upholders de l’ancien régime. Si les militaires ont fini par bar l’état d’urgence fin mai et libérer des dizaines de détenus, un collectif d’avocats dénonce « une mesure cosmétique Pour apaiser la communauté internationale ».
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