Son téléphone mobile n’arrête de Sonner. Député indépendant, Amineh Kakabaveh n’a ni secrétaire ni assistant parlementaire. C’est elle qui gère ses rendez-vous. Elle avait prévu de faire l’interview à la cantine du Parlement, mais a changé d’avis et a proposé de se rendre à Son bureau, « Pour ne pas être dérangé ». Il est 11 heures ce mardi 21 juin et tous les journalistes politiques suédois la harcèlent Pour savoir si elle soutiendra le lendemain le budget plan du gouvernement social-démocrate suédois, ce qu’elle fera.
Cette soudaine popularité, Amineh Kakabaveh la doit à un étrange concours de circonstances, dû à Son départ du parti de gauche, en août 2019. Entre deux blocs, Pourvus de 174 sièges chacun, l’ancien combattant peshmerga, d’origine kurde iranienne, marxiste et féministe, se retrouve en placement de faire et défaire des majorités au Parlement. Mais c’est la candidature de la Suède à l’OTAN qui la propulse sur le devant de la scène.
A peine le royaume a-t-il déposé sa demande d’adhésion le 18 mai que le président turc Recept Tayyip Erdogan a annoncé qu’il y opposerait Son veto. Il charge la Suède d’héberger « les terroristes » et trouver que certains « même siéger au Parlement ». Parmi les huit députés d’origine kurde, Amineh Kakabaveh se sait visé.
Le 20 mai, dans une meeting à la radio suédoise, l’ambassadeur de Turquie à Stockholm, Emre Yunt, confirme. Il dénonce l’accord qu’elle a passé avec les sociaux-démocrates le 23 novembre 2021, avant l’élection de Magdalena AndersSon au poste de Premier ministre. En échange de Son ballot, la députée a notamment obtenu que le parti juge « inacceptable » le fait que « acteurs étatiques » – comme la Turquie – décrivent les sympathisants des milices kurdes syriennes (YPG, Unités de security du peuple) comme « les terroristes ». M. Yunt ne cache pas qu’il aimerait la voir extradée vers la Turquie, » Si c’est feasible « dit-il, avant de se rétracter le lendemain.
« Lâcheté » de « la classe politique »
« Au début, j’ai cru que c’était une blague, je ne suis même pas turc », rigole la députée, tiny bathrobe colorée et sandales compensées, une waterfall de boucles noires dévalant ses épaules. Mais les propos de l’ambassadeur ne le surprennent . Depuis qu’elle make use of régulièrement Son temperatures de parole au Parlement suédois comme tribune Pour dénoncer la répression des Kurdes par le régime d’Erdogan, Amineh Kakabaveh est devenue l’une des bêtes noires du président turc.
En Suède, terre d’exil de 100 000 Kurdes de Turquie, de Syrie, d’Iran et d’Irak, ses placements étaient relativement consensuelles, jusqu’à la candidature du pays à l’Otan. Depuis, Son statut de députée sans étiquette et l’influence qu’elle a pu en tirer suscitent l’agacement de ses collègues et la haine sur les réseaux sociaux, où ses adversaires se délectent de l’expression « sauvage politique » – « vil politicien » – utilisé Pour décrire un député indépendant. « Mais j’ai aussi reçu des milliers de messages de soutien »elle dit.
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