Dassault Systèmes n’a pas attendu la mode des métaverses pour s’intéresser aux mondes virtuels. Depuis sa fondation en 1991, l’éditeur de logiciels français propose à ses clients des outils pour modéliser en 3D les produits qu’ils envisagent de concevoir et simuler leur cycle de vie. Connue pour ses solutions dans les secteurs automobile, aéronautique et industriel, l’entreprise française est moins connue pour son activité dans un domaine qu’elle explore pourtant depuis une dizaine d’années : celui du vivant.
A l’occasion du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le plus grand salon mondial de l’innovation technologique, qui s’est tenu du 5 au 7 janvier, elle a présenté, pour la première fois au grand public, le résultat d’une longue travail de sept ans qui lui a permis de réaliser le double numérique d’un cœur humain. La reproduction n’est pas seulement formelle, elle intègre des connaissances sur le fonctionnement de l’organe : comment agissent les muscles et les fibres au sein du cœur, comment le courant électrique y circule, quelles sont les réactions connues aux médicaments, etc.
Pour parvenir à ce résultat, plusieurs centaines de scientifiques, praticiens et industriels de la santé du monde entier ont partagé leur expertise sur une plateforme commune. À partir de cette base de connaissances, Dassault Systèmes a d’abord recréé un cœur sain sous forme numérique, puis a rendu possible la possibilité de le déformer à volonté pour modéliser fidèlement le cœur des patients. Pour l’instant, il faut une journée pour réaliser cette opération, mais cette durée devrait être réduite à une poignée de minutes dans les années à venir.
Les opportunités de solution sont nombreuses : préparer les opérations, concevoir des implants sur mesure, mais aussi réaliser des essais cliniques basés sur une base de données de patients dont le cœur a déjà été dupliqué dans le monde virtuel.
Un champ de possibles infini
« Quand nous nous sommes lancés dans cette aventure, personne, à part nous, n’y croyait vraiment, témoigne le docteur Steven Levine, qui a piloté le projet. Aujourd’hui, il a été prouvé que le produit est prêt et, à l’avenir, aucun test clinique ne sera effectué sur des patients sans test virtuel préalable., poursuit le scientifique en soulignant que l’initiative bénéficie du soutien de la Food and Drug Administration, qui gère, aux États-Unis, toutes les autorisations de mise sur le marché des médicaments. Des entreprises comme Abbott ou Phillips utilisent déjà le produit.
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