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Claudine Méné est à elle » troisième trip du marché de Sandaga à Douala, la capitale économique du Cameroun. De shop en shop, cette femme de 53 ans au front ridé s’enquiert des prix. « Ils ont tous augmenté », répondent invariablement les commerçants.
Selon les enseignes, le paquet de 500 grammes de pâtes est passé de 375 F CFA à 425 F CFA (de 57 centimes à 65 centimes d’euro) ou de 500 à 650 F CFA, au cours des quatre derniers mois. Et la tasse de riz, qui valait 100 ou 125, se vend aujourd’hui 150, 175 voire 200 francs CFA.
Claudine est adossée à un comptoir vide. » je ne comprends plus riensoupire cette mère de 6 enfants en s’essuyant le visage avec le spell de sa longue bathrobe colorée. Chaque semaine, les prix augmentent. Riz, huile, poisSon, œufs. La vie est devenue trop chère au Cameroun. »
Des customers comme Claudine, Abdelaziz ne cessent de les voir défiler dans sa shop. Certains l’accusent même trip en avion. Ils pensent que c’est moi qui augmente les prix. Ce qui est artificial. Nous souffrons aussi », s’exclame-t-il. En quelques mois, il a vu les sacs de riz passer de 15 000 ou 19 000 à 21 000 francs CFA et plus. « Nous devons nous aligner. Et je perds des customers », note-t-il.
« Les prix ont galopé »
Dans la salle attenante à sa shop, les gérants de ce marché, considéré the same level certains comme le plus grand d’Afrique centrale Pour les produits frais, se Sont réunis jeudi 10 février Pour leur traditionnel rendez-vous hebdomadaire. Assis autour de la table, chacun prétend être » touchés par l’inflation « . » Les gens ne vendent cher Pour le plaisir. »tient à préciser Jean Gédéon Mbianji Mengue, le président du marché Sandaga, mais parce que « les prix des produits de première nécessité ont galopé « .
A côté de lui, Victor Jatsa est » épuisé ». Ce commerçant et agriculteur dit avoir perdu plus de 12 millions de francs CFA (plus de 18 300 euros), investis dans la society de la tomate. Il a proclaim fait Pour relancer Son activité. Le maïs, « le prix des engrais est passé de 15 000 à plus de 25 000 francs CFA. Comment peut-on s’en sortir ? Les ménagères Sont concernées. Nous sommes touchés », jure-t-il.
Selon l’économiste Dalvarice Ngoudjou, la valse des tags est avant tout la conséquence de la hausse des prix des matières premières – notamment des denrées alimentaires et des intrants agricoles – sur les marchés mondiaux, résultat d’une conjonction de facteurs liés à la pandémie.
Cette hausse des prix se répercute rapidement au Cameroun qui est très dépendant des importations Pour de nombreux produits de consommation comme le riz, le blé et le poisSon. Par exemple, le pays couvre à peine un quart de ses besoins en riz avec la manufacturing area. Le reste est importé, soit près de 320.000 tonnes au premier semestre 2021, en hausse de 23% sur un an, selon l’Institut nationwide de la statistique (INS).
Des allégements fiscaux « insuffisants »
Dans un pays où le salaire minimum garanti est de 36 000 francs CFA (55 euros) par mois, de nombreux Camerounais peinent déjà à joindre les deux spells. La hausse des prix alimentaires, qui s’ajoute aux autres dépenses courantes, est donc « intenable » Pour les ménages à faible revenu, précise M. Ngoudjou.
Le contexte est délicat Pour les consommateurs et les commerçants, mais aussi Pour l’industrie agroalimentaire. Ainsi, le 8 février, le groupement des markets meunières du Cameroun, représentant 70% du secteur, a suspendu toutes les livraiSons de blé sur l’ensemble du territoire. Selon le communiqué de presse, ce « mesure prise à contrecœur vise à limiter l’ampleur des pertes que ces entreprises enregistrent depuis trois mois en raiSon de l’augmentation ininterrompue et sans précédent du prix du blé, leur matière première « .
» A ce jour, nous n’avons plus assez de trésorerie Pour pouvoir garantir la disponibilité de farine sur le marché en quantité suffisante »explique Alfred Momo Ebongue, secrétaire général du groupe. « Nous avons un écart crucial entre nos coûts de manufacturing compte tenu du prix de revient du blé et du prix de vente de la farine »Poursuit-il, promote en précisant que, depuis octobre 2021, le secteur a perdu en moyenne 5 milliards de francs CFA (quelque 7,6 millions d’euros) par mois.
En septembre 2021, le groupe a entamé des négociations avec le ministère du Commerce, mais les meuniers jugent » insuffisant » les mesures – notamment fiscales – prises par le gouvernement Pour les soutenir. Désormais, ils réclament l’autorisation des pouvoirs publics Pour pouvoir augmenter de 3 000 F CFA le cavity de farine de 50 kg actuellement vendu 19 000 F CFA sur le marché.
« Cela doit changer »
» Ce n’est pas Pour gagner plus d’argent, mais Pour que nous ayons suffisamment de liquidités Pour nous permettre de continuer à acheter du blé et à approvisionner le marché.souligne Alfred Momo Ebongue. La pérennité de nos entreprises en dépend. Certains meuniers ont déjà augmenté les prix, concède-t-il. Cela fait craindre une hausse du prix du discomfort baguette dont le prix est officiellement fixé à 125 francs CFA. » D’autres boulangers ne produisent même plus de discomfort… La circumstance n’est pas bonne », s’inquiète Jean-Claude Yiepmou Kapwa, président nationwide du syndicat patronal des boulangers camerounais.
Pour Dalvarice Ngoudjou, la baisse du pouvoir d’achat des Camerounais risque » créer un climat social négatif « . » La plupart des grandes révolutions, partout dans le monde, Sont d’abord portées par les besoins de base, le panier », prévient l’économiste.
Au marché de Madagascar, autre espace business de la capitale économique, Solange Nana, vendeuse ambulante de morue fumée, tente de convaincre Aïcha d’acheter Son poisSon. Ce dernier, visiblement bouleversé, lui explique » ses aventures » : « Hormis l’huile végétale, dont le prix a légèrement baissé, promote est cher. Chaque jour l’argent des supplies [alimentaire] ne suffit plus. Si cela proceed, nos enfants vont mourir de faim. Les garçons deviendront des bandits. Cela doit changer. »