A l’époque du Ceebu Jeen (riz au poisson), le plat nationwide sénégalais récemment inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’humanité par l’Unesco, à l’entrée de Bafoussam, ville du Cameroun, on a le choix entre la viande de boa, de pangolin, de rat, hérisson, antilope, varan, entre autres. Parmi les vendeuses qui siègent au carrefour, à l’entrée de Bandjoum, se trouve Monique. Elle nous explique qu’elle achète le boa pêché en brousse, entre 5 000, 10 000, 15 000 francs camerounais. Le prix peut aller jusqu’à 30 000 francs. Tout dépend de la taille du reptile.
Une fois achetée, la vendeuse, bien bâtie, qui delicacies elle-même l’animal, précise qu’après l’avoir vidé et coupé, elle en fait frire les morceaux. Avant d’ajouter la tomate. Épices dont le poivre donnera à la sauce une couleur presque rougeâtre. La cuisson peut durer une quarantaine de minutes. De plus, le shopper a le choix entre la fameuse tige de manioc et la banane plantain frite ou transformée en pâte. « Il faut goûter tu verras, c’est très bon », suggère notre interlocuteur. Alors que l’équipe d’Emedia hésite, les passagers d’un minibus, descendus à l’arrêt, n’ont pas besoin d’être invités à se servir, à 700 Francs, la pièce, en deux pots. Le couple s’assoit pour commencer la dégustation avant de reprendre la route. D’autres purchasers, qui aiment la viande de brousse d’animaux sauvages, ignorent les risques encourus. Pour rappel, la transmission du virus Ebola par la faune sauvage a été liée à la manipulation et au dépeçage de la viande de brousse.
Boyaux de boa au menu
A côté, Nora suggest également des antilopes et des sangliers. La viande est soit rôtie, soit mijotée. Contrairement à sa voisine, elle offre les tripes du boa. Les plats coûtent jusqu’à 2000 francs. A l’intérieur de Bafoussam, à deux pas du Palais Mako, et face à la caserne des pompiers, la place Mamoushka est très animée. On comprend vite que c’est lié au prix. A 500 Francs, nous sommes servis. Parmi les purchasers à desk, James, un menuisier, qui a lui-même opté pour un plat de riz arrosé de sauce pistache et accompagné de poulet, à 1000 francs. Ses voisins de desk ont tous choisi le riz beaucoup moins cher avec sauce aux arachides et poisson. Visage poussiéreux, il se régale. La gérante, vêtue d’une gown courte en wax et d’une chaîne de cheville à dominante bleue, sert un menu tous les jours. Le lundi est réservé aux légumes, avec du poisson fumé, du couscous de maïs. Le mercredi, c’est le plat emblématique, le »ndolé », préparé avec une plante potagère dont les feuilles se mangent vertes.
En revanche, elle a déploré l’augmentation des prix des légumes au marché. Le seau de cacahuètes vendu 1 000 francs auparavant est passé à 2 000 francs. « Même le poulet, ce n’est pas facile. Pour avoir un bon poulet, il faut payer 6 000 francs », a-t-elle estimé. Au Sénégal, il est courant de boire du thé après le déjeuner. Au Cameroun, la plupart des purchasers de Mamouskha préfèrent la bière pour accompagner le repas.
De nos envoyés spéciaux au Cameroun, BNF, Saikou SEYDI, Dié BA, Cheikh DIOP, Babacar NDIAYE & S. Saliou DÈME
12 janvier 2022
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