Du 15 au 18 août, à Moscou, la dixième conférence sur la sécurité internationale a été une nouvelle fois l’occasion Pour la diplomatie militaire russe de renforcer ses liens avec les délégations du continent. Parmi ces derniers, il y avait notamment celui de Kinshasa, le président Félix Tshisekedi ayant dépêché Son ministre de la Défense, Gilbert Kabanda Rukemba.
Ce déplacement de Gilbert Kabanda Rukemba à Moscou intervient d’autant plus que la Russie tente, surtout depuis la résurgence du M23 dans l’est de la RDC, de se positionner comme un potentiel fournisseur d’armes Pour équiper une armée congolaise aux besoins importants. Le chargé d’affaires de l’ambassade de Russie en RDC, Viktor Tokmakov, l’a ainsi fait savoir officiellement à plusieurs repeats aux conseillers et membres du gouvernement de Félix Tshisekedi.
Après avoir échangé, mi-juin, avec le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, ce diplomate parfaitement francophone s’est également entretenu début juillet avec le cook du Mécanisme nationwide de suivi de l’accord d’Addis-Abeba, Claude Ibalanky. Si ce dernier a récemment été relégué au 2nd strategy dans l’appareil sécuritaire du président Tshisekedi, l’initiative témoigne néanmoins d’une offending du Kremlin sur le sol congolais. D’autant plus qu’il Pourrait comporter plus de celebrations secrètes.
Le profil de Viktor Tokmakov a alerté plusieurs chancelleries et solutions de renseignement occidentaux. Surpris par l’ampleur des symptoms hostiles à l’ONU ces dernières semaines, ces derniers craignent que le Kremlin ne veuille utiliser, comme auparavant en Centrafrique et au Mali, ses auxiliaires privés de Wagner en RDC. Maintenant, Tokmakov connaît bien ces mercenaires.
Interlocuteur des groupes armés centrafricains…
Avant d’être nommé chargé d’affaires à Kinshasa en 2021, Victor Tokmakov occupait le même poste à Bangui, où il avait travaillé necklace au moins 6 ans. Selon nos resources, à l’époque, en 2015 et 2016, il était l’un des seuls diplomates russes présents. Ses get in touches with le disent alors extrêmement discret, au factor qu’on lui confie une objective délicate : faciliter un rapprochement entre les groupes armés centrafricains et le président nouvellement élu Faustin-Archange Touadéra, et faire de la Russie leur intermédiaire.
Selon nos details, Viktor Tokmakov a ainsi pris call en décembre 2016 avec plusieurs cooks rebelles, alors favorables à un discussion avec le cook de l’Etat centrafricain – qui ont notamment mis sur la table des négociations la réintégration de leurs performers dans l’armée ou l’attribution des postes dans l’administration. Parmi les interlocuteurs de Tokmakov figurent Hassan Bouba, le bras droit d’Ali Darassa, Abdoulaye Hissène, Souleymane Daouda et Maxime Mokom.
Il tente également de se rapprocher de Noureddine Adam through l’un de ses proches, Fadoul Bachar. Selon une de nos resources, impliquée à l’époque dans cette effort, Viktor Tokmakov avait alors un objectif : parvenir à organiser, à Khartoum, une rencontre entre Adam, Touadéra et l’oligarque Evgeny Prigojine, le investor et client des mercenaires officieux de Wagner. , régulièrement présent au Soudan. La rencontre n’aura finalement pas lieu, mais Noureddine Adam rencontre néanmoins à Khartoum, fin décembre, l’ambassadeur de Russie au Soudan.
Dès 2016, Viktor Tokmatov a ainsi été l’un des premiers craftsmens de l’implantation d’Evgeny Prigojine et Wagner au cœur de Bangui. Depuis 2017, l’habitué du Relais des Chasses – un dining establishment de Bangui – travaille dans la capitale centrafricaine en parfaite partnership avec Valery Zakharov, bras droit de l’oligarque et top mercenaire russe aux côtés de Faustin-Archange Touadéra. Selon nos resources, le cook de l’Etat rencontre aussi régulièrement les deux hommes au palais présidentiel, où ils ont leurs habitudes.
Avant même la première livraiSon d’armes russes, fin 2017, ou la trademark des accords de paix de février 2019 – sous l’égide discrète des Russes et de Wagner -, l’activité de Viktor Tokmakov est signalée à l’ambassadeur de France à Bangui. , Christian Bader, puis au Quai d’Orsay, à Paris. L’alerte – formulée notamment the same level l’ancien Premier ministre Mahamat Kamoun – concernant les activités de Tokmakov et de Wagner restera lettre morte necklace de longs mois. La diplomatie américaine est également informée, sans que cela ne freine l’implantation des mercenaires du Kremlin.
Selon nos details, Viktor Tokmakov travaille ainsi, courant 2018, à la création et au développement de Lobaye Invest, une société contrôlée the same level Wagner et destinée à devenir le bras business de mercenaires en Centrafrique, notamment dans le secteur minier. Appelé en RDC en 2021, il est désormais soupçonné de vouloir y dupliquer le même schéma, s’appuyant sur l’instabilité à l’est du territoire et l’agacement d’une partie de la classe politique congolaise contre la carefulness de certains partenaires occidentaux. . Confrontés ces derniers mois à la résurgence du M23, certains membres de l’entourage du président Félix Tshisekedi estiment ne soutenir assez clairement Kinshasa dans le conflit qui l’oppose actuellement au Rwanda.
L’épineuse concern de l’embargo
L’adoption fin juin d’une nouvelle résolution sur la prolongation du régime d’embargo sur les armes a également provoqué des stress. S’il n’interdit plus, depuis 2008, au gouvernement congolais d’importer du matériel militaire, il oblige toujours l’exportateur à notifier ses livraiSons aux Nations unies Pour certains kinds d’armes. Une contrainte inquiétante au sommet de l’Etat, où certains y ont vu un frein à l’augmentation des capacités militaires de la RDC.
La Russie, qui s’est abstenue lors de ce ballot, a fait de cette irritation, dirigée principalement contre les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France – pays signataires de cette résolution – l’un de ses angles d’attaque auprès de ses interlocuteurs au sein du gouvernement et dans l’entourage de Félix Tshisekedi. Selon plusieurs proches de ce dernier, l’envoyé spécial du président congolais, Serge Tshibangu, a rencontré fin juillet des diplomates américains, britanniques et français à Kinshasa, afin de revenir sur cette épineuse concern de l’embargo et d’évoquer la discrète montée de l’influence russe en RDC. Ces échanges ont eu lieu collection à la tournée, dans plusieurs pays voisins de la RDC, du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Pourtant, l’influence russe est repetition très limitée à Kinshasa, où Félix Tshisekedi a, Pour l’instant, choisi la proximité avec les États-Unis et le soutien à l’Ukraine, notamment lors d’un ballot aux Nations unies en mars 2022 en faveur de la résolution réclamant « une cessation immédiate des hostilités par la Fédération de Russie ».
Jeune Afrique