Le quatrième gouvernement de coalition consécutif du Premier ministre Mark Rutte a été investi aux Pays-Bas lundi 10 janvier, dix mois après les élections de mi-mars. Le nouveau gouvernement, surnommé « Rutte IV », a notamment promis des investissements importants pour lutter contre le changement climatique.
Cette nouvelle coalition veut construire deux centrales nucléaires et prévoit de consacrer 35 milliards d’euros sur dix ans au réchauffement climatique – une menace majeure pour les Pays-Bas, dont un tiers du territoire est sous le niveau de la mer. Rutte, connu pour se déplacer à vélo, le gouvernement entend s’attaquer au problème du réchauffement climatique. « Pour la prochaine génération » d’un pays fortement dépendant du gaz.
Les Pays-Bas ont ainsi pour la première fois un ministre du Climat et de l’Énergie, en la personne de Rob Jetten, 34 ans, et le nouveau gouvernement a annoncé l’objectif de rendre le pays climatiquement neutre d’ici 2050. Mais à plus court terme, un des premières tâches du gouvernement sera de décider s’il faut prolonger la » confinement « en vigueur jusqu’à vendredi dans le pays, date à laquelle les contaminations au SARS-CoV-2 atteignent des niveaux records.
Gouvernement paritaire
Le nouveau gouvernement, investi d’une cérémonie officielle au palais Noordeinde à La Haye, compte un nombre record de femmes, quatorze sur un total de vingt-neuf ministres et secrétaires d’État. Plus précisément, sur vingt postes ministériels, dix sont occupés par des femmes.
L’un des portefeuilles les plus importants a été attribué à Sigrid Kaag, qui devient ainsi la première femme ministre des Finances du pays. Souffrant du Covid-19, elle a prêté serment par visioconférence, ce qui est aussi une première aux Pays-Bas. Son prédécesseur, Wopke Hoekstra, devient ministre des Affaires étrangères.
Face au scepticisme ambiant, M. Rutte a promis un nouveau départ, bien qu’étant Premier ministre depuis 2010, faisant de lui le deuxième dirigeant de l’Union européenne (UE) le plus ancien, après le Hongrois Viktor Orban. Malgré un record de 271 jours de négociations après les législatives de mi-mars, la coalition est composée des mêmes quatre partis que dans le dernier gouvernement : le VVD de centre-droit de M. Rutte, le D66 de centre-gauche de M.moi Kaag, le CDA de centre-droit de M. Hoekstra et Christen Unie (conservateurs).
« Restaurer[er] confiance «
Le gouvernement sortant a démissionné en janvier 2021 à la suite d’un scandale administratif dans lequel des milliers de parents ont été accusés à tort de fraude aux allocations familiales. Surnommé « Premier ministre Teflon » pour sa capacité à rester au pouvoir malgré les scandales et les crises politiques, M. Rutte a déclaré en décembre qu’il voulait son nouveau gouvernement « Redonne confiance ».
Elle devra également faire face à la crise du logement aux Pays-Bas, l’un des pays les plus densément peuplés au monde. A la gare des finances donc, M.moi Kaag, un ancien diplomate de 60 ans, pourrait également apaiser les tensions à Bruxelles, les Pays-Bas étant l’un des soi-disant quatre pays. « Frugal » (avec l’Autriche, le Danemark et la Suède), partisans de la discipline budgétaire et souvent en conflit avec les États du sud de l’Europe.
M. Rutte devrait devenir le Premier ministre le plus ancien à La Haye plus tard cette année, bien que la gestion de la pandémie de Covid-19 reste politiquement sensible. Le populiste d’extrême droite et coronasceptique Thierry Baudet s’est prononcé en faveur d’une révolte qui a déclenché de violentes émeutes l’année dernière. Un militant anti-vaccin a également été récemment arrêté pour avoir brandi une torche allumée devant la maison de Sigrid Kaag.