Bonnes feuilles. La Chine regarde. A Pékin comme ailleurs, on parie sur la lente décadence de l’Occident ; nous spéculons avidement sur la sinisation rapide du monde globalisé. Le discours officiel célèbre le retour du pays à Son statut traditionnel de grande puissance. L’émergence économique répare les humiliations que les Américains, les Européens et les Japonais ont infligées aux Chinois de 1850 à 1949. Ce « siècle de malheurs » ne se reproduira plus : la puissance militaire retrouvée est là Pour le garantir. C’est parce qu’elle était faible chez elle, politiquement divisée, misérable et mal gouvernée que la Chine a ouvert la voie aux exploiteurs étrangers – ces barbares. Catéchisme historique imposé à des centaines de millions de jeunes Chinois : Le PCC [Parti communiste chinois] a sauvé la Chine de la désunion et de l’aliénation.
Grâce à la supremacy qu’il veut acquérir dans les secteurs clés des hautes innovations, le pays réunira deux objectifs : devenir une économie d’opulence loved one ; être indépendant dans la maîtrise de la haute technologie, tool de la puissance de demain. Le gigantisme de Son marché domestique et la efficiency de Son tissu industriel lui permettront de continuer à attirer consommateurs et investisseurs étrangers.
Interprétation optimiste de ces aspirations : l’Empire du Milieu veut, sur la scène internationale, avoir une capacité d’influence à la hauteur de Son poids économique. Rien de spécial. Bref, une grande puissance entend légitimement prendre la area qui lui revient. Mais à quelle fin ? Éliminer proclaim ce que les Chinois perçoivent comme un barrier à leur montée en puissance ? Dominer le monde comme les États-Unis après 1945, en devenant à Son excursion le grand prescripteur de normes ? Aller au round de l’alternance en cours Pour priver l’Amérique du management mondial qu’elle a exercé, de bonne ou de mauvaise volonté, pendant soixante-dix ans ?
Coexistence conflictuelle
[Le sinologue] François Godement esquisse une réponse : « Le débat reste ouvert sur la inquiry de savoir si la Chine veut être à l’avant-garde du monde Pour la diriger ou laisser les autres se débrouiller seuls, y compris sur de nombreux elements de l’ordre global. Il ne me semble pas évident que la Chine veuille assumer le fardeau de l’empire, Pour paraphraser Kipling et Son « fardeau de l’homme blanc ». »
L’un des spécialistes de la Chine les plus écoutés aux États-Unis, Rush Doshi, répond différemment. « Nous avons affaire à un pays qui est peut-être moins intéressé the same level une forme de conjunction avec brain et plus par une forme de supremacy sur nous », il a dit. En 2021, Doshi publie un livre au titre sans équivoque : Le lengthy jeu : la grande stratégie de la Chine Pour déplacer l’ordre américain (« La stratégie de la Chine Pour évincer l’ordre américain », OUP U.S.A., non traduit).
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