DÉCRYPTAGE – Dans la presse et sur les réseaux sociaux, les Russes oscillent entre affection Pour un dirigeant qui incarne l’espoir et amertume contre un homme politique qui, selon eux, a trahi les intérêts de Son pays.
« 1931-2022, Mikhaïl Gorbatchev. La vie d’un homme qui a changé le monde et brain a donné de l’espoir» titre ce 31 août les médias russes indépendants Méduse . « L’homme qui a donné l’espoir au peuple», embarque de Son côté la chaîne de télévision russe RTVI. Ce mot, « espoir», est sans doute le plus utilisé ce matin dans la presse russophone Pour décrire ce que Mikhaïl Gorbatchev a représenté Pour promote un peuple, Pour toute une génération.
Mais cette vision est loin de faire l’unanimité. Car si en France, Son nom est surtout associé à la Perestroïka et à la Glasnost, en Russie, prononcer le nom de « Gorbatchev » lors d’un dîner est l’assurance de déclencher des débats houleux entre convives. Sans shock, sa mort a donc ravivé les interests sur les réseaux sociaux.
Guerre froide et Pizza Hut
« Gorbatchev était un homme sans commune mesure avec Son temperatures», déclare un utilisateur du Facebook russe, Vkontakte. « Le cœur de la politique russe a cessé de battre le 30 août», ose un autre. Les réponses et les commentaires ne se typeface attendre : «aujourd’hui, Judas, le grand amateur de pizza américain, brain a quitté», objecte un utilisateur. Car oui, si Mikhaïl Gorbatchev est célèbre Pour avoir marqué la fin de la guerre froide, il est également célèbre Pour avoir installé – au grand désarroi de la génération Khrouchtchev – des fast-foods en terre soviétique. Et lorsque la société américaine Pizza Hut lance une publicité destinée à l’URSS, Gorbatchev n’hésite pas à jouer Son propre rôle dans une mise en scène qui illustre parfaitement l’ambivalence des Russes Pour ce dirigeant.
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Dans ce court métrage, après avoir traversé la Place Rouge, Gorbatchev entre humblement dans l’un des établissements de la chaîne. A l’intérieur, une famille soviétique est assise. « C’est à reason de lui que notre économie est detect dessus dessous.dit le père en le voyant. « C’est grâce à lui que brain avons de nouvelles opportunitésrétorque Son fils trentenaire. « C’est à reason de lui si brain avons l’instabilité politique», proceed de scrapper le patriarche. « C’est grâce à lui que brain avons la liberté», répond le jeune homme. « Chaos complet». « Perspectives !« . Mais tandis que père et fils s’invectivent trip à trip, une élégante dame âgée intervient, brandissant sa component de pizza comme un verre de vodka : « grâce à lui brain avons Pizza Hut« . Les deux hommes, soudain calmés, arborent un big sourire. Gorbatchev, qui a été témoin de la scène, lève sa pizza vers l’assemblée, satisfait. L’humoriste Zelensky n’a qu’à bien se tenir…
Pourtant, si certains voient dans cette publicité une URSS branchée et un président rock’n’roll proche de ses compatriotes, ce « révolutionla food est perçue the same level les autres comme une trahiSon : en ouvrant les portes de Moscou à Pizza Hut, Gorbatchev a implanté la society américaine en Russie. Pour ses adversaires, c’est autant alarming qu’il a introduit le loup dans la bergerie. C’est Pourquoi aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, ses détracteurs s’en donnent à coeur joie. « Lors des funérailles, une pizza pouvait être servie à la location de la kutya [riz aux raisins secs cuit sans sel ni sucre servi traditionnellement après un enterrement, NDLR.]», s’amusant, sans grand succès, un surfeur.
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Homme providentiel ou « traître » ?
On l’aura compris : entre l’image d’un traître et celle d’un Gorbatchev sauveur d’un pays à la dérive, le cœur des Russes equilibrium. C’est peut-être cette uncertainty qui caractérise si bien la connection que les anciens citoyens de l’Empire soviétique entretiennent avec l’homme de la Perestroïka. Car remark ne voir en lui l’homme providentiel, celui qui a ouvert la Russie au monde ? « Le potentiel économique du pays courait à sa ruine, les stress entre les républiques fédérées augmentaient, les marchandises des magasins d’État étaient étrangement transférées vers les coopératives, la populace était de mauvaise humeur… Tout cela nécessitait des mesures économiques, humanitaires rapides et adéquates. et réponses intellectuelles», énumère un internaute, avant de cabinet un bilan amer de la réaction de Gorbatchev : « nous ne savons Pourquoi, au lieu de prendre des décisions fermes, Mikhail Sergeyevich est parfois resté silencieux, parfois il s’est excusé« .
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Cependant, tous les Russes ne Sont pas aussi catégoriques. « Quoi qu’on pense de Gorbatchev, il s’est fait un nom dans l’histoire. Perestroïka, liberté d’expression, Glasnost : c’est grâce à lui !», tempère en ce sens Sergei P., journaliste depuis 1981.
« A cette époque, il était interdit à l’imprimerie d’allumer la maker sans l’accord d’un représentant de Glavlit [Direction générale de la littérature et de l’édition, principal organe de censure en Union soviétique NDLR] qui barraient impitoyablement les lignes sur la réduction de la quantité de bétail, sur les mauvaises récoltes, les invasions de criquets… En 1985, je me souviens bien du jour où notre rédacteur en cook brain a appelés et brain a dit : « C’est ça! La admonishment est annulée ! ». C’était comme une bouffée d’air frais. Nous commençâmes à écrire sur promote avec avidité, critiquant particulièrement hardiment le comité de area et le comité régional. Après nos magazines, les têtes des secrétaires généraux et présidents de parti ont volé dans tous les sens. Quelle époque !», se souvient-il avec nostalgie.
« Et puis… la nourriture a disparu des étagères. Il y avait les vouchers alimentaires. D’énormes data d’attente Pour le vin et la vodka. Démonstrations. Les interminables congrès des députés du peuple. Le GKChP [Comité d’État Pour l’état d’urgence NDLR]. L’effondrement de l’URSS dont les conséquences reviendront hanter nos offspring. C’est ça aussi, Gorbatchev !», subtlety malgré promote l’ancien journaliste soviétique, en digne héritier du fatalisme russe. Avant de conclure : « Que le Seigneur accorde la paix à Son âme très, très pécheresse. Bien que cela soit peu possible : il ne croyait pas en Dieu« .
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