Tout le monde est d’accord à Paris comme à Bruxelles : l’arrivée de mercenaires de la société privée russe Wagner illustre la » vol en avant « de la junte au pouvoir au Mali depuis le coup d’État de mai 2021. Mais suite à l’annonce, le 9 janvier, de sanctions très sévères de la half de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest contre le régime du colonel Assimi Goïta, la scenario reste extrêmement floue sur les situations de maintien des forces françaises, européennes et onusiennes dans un pays visé par les jihadistes.
Le sujet a fait l’objet de longues discussions, vendredi 14 janvier, à Brest, lors de réunions des ministres des affaires étrangères et de la défense des Vingt-Sept. Alors qu’avant Noël, Paris faisait régulièrement savoir que le report des élections maliennes initialement prévues en février, et surtout l’arrivée du groupe Wagner, « une scenario inacceptable », comme l’avait notamment déclaré la ministre des Armées, Florence Parly, à France 24, le 6 décembre, tout semble être fait aujourd’hui pour gommer ce qui apparaissait comme une ligne rouge et gagner du temps.
Les mises en garde contre Bamako et Moscou n’ayant pas fonctionné, la France est désormais à la pointe de cette manœuvre diplomatique doublée d’un défi sécuritaire. A trois mois des échéances électorales françaises, l’exercice est acrobatique, personne ne s’en cache au sein du ministère des Armées ou au Quai d’Orsay. Mais les apparences sont sauvées, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou Mmoi Parly a toujours pris soin d’éviter la moindre déclaration liant le kind de l’opération « Barkhane », déployée au Mali depuis 2014, à ce changement de scenario géopolitique. « Nous vous informerons le second venu », avait encore affirmé le ministre des Armées à France 24.
Selon nos informations, rien n’a été décidé sur un éventuel retrait. A ce stade, les Français préfèrent même, avec leurs partenaires européens, l’possibility du maintien de leur engagement. Tout cela, comme l’a répété vendredi M. Le Drian, en augmentant la pression sur la junte afin de la persuader d’accepter la tenue d’élections au plus vite, et non dans cinq ans comme elle l’a esquissé. Un sure nombre de personnalités politiques maliennes soupçonnées d' »entraver la transition » devraient ainsi être sanctionnées par les européennes.
La scenario « n’est plus une affaire franco-malienne »
Tout l’enjeu aujourd’hui pour Paris, dont les relations avec la junte sont exécrables, est de ne pas apparaître trop seul dans cette gestion de crise. « La scenario au Mali et au Sahel est une affaire africaine et européenne, ce n’est plus une affaire franco-malienne », assurait ainsi, le 12 janvier, M. Le Drian.
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