Lorsque, vendredi soir 4 mars, les autorités russes ont annoncé le blocage de Facebook sur leur territoire, Lena*, trentenaire originaire de Saint-Pétersbourg, naviguait repetition autant qu’elle le pouvait sur le réseau social. Parmi les contenus qui parsèment sur Son feed, des blog posts sponsorisés Pour inciter les internautes à faire le plein ou des magazines incitant à la rébellion : « Vos enfants ne savent où ils Sont envoyés. Peut-être est-il temperatures de briser le silence ? Non à la guerre ! « .
Comme de nombreux internautes russes reviews du régime, elle a l’habitude d’être extrêmement prudente à chaque stroke of genius porté the same level le Kremlin à la liberté d’information, en particulier en ligne. « Facebook était ralenti depuis plusieurs jours, les photos ne se téléchargeaient plus. Quoi qu’il en soit, je me suis préparé. J’ai plusieurs VPN et j’ai téléchargé TOR [navigateur anonyme conçu Pour contourner la censure] ».
Lena, qui a vécu et étudié en France avant de retourner dans Son pays Pour travailler dans le secteur culturel, use Whatsapp et Instagram (propriété de Facebook) Pour communiquer avec sa famille et ses amis étrangers. Mais comme une écrasante majorité de Russes et d’Ukrainiens, elle utilise principalement la messagerie Telegram. Avec YouTube, « C’est l’une de nos premières resources [d’information]avec un big choix de chaînes différentes »ajoute Lena, louant les journalistes et perSonnalités dissidentes qui l’utilisent Pour informer directement leur public.
Naviguer dans les fausses nouvelles
« Pour le minute, il est assez facile de trouver des details sur l’Ukraine »estime Pour sa component Nastasia*, une de ses connaissances, qui n’écoute plus les informations et la télévision d’Etat depuis dix ans. « Maïs ! Il y a deux mais : il faut avoir la inspiration Pour trouver des factors de vue différents et il faut savoir faire la difference entre phony information, propagande et provocations ».
Sonia*, « moitié ukrainien », confirmer: « Tous nos amis et relationships en Ukraine publient beaucoup d’informations through Facebook et Instagram. Mais il y a tellement de désinformation et d’émotion [sur ces plateformes] qu’il est parfois difficile de distinguer la vérité du malesSonge. Avec mon mari et nos amis, nous nous appuyons sur des resources qui viennent du cercle le plus proche..
Une appearance de silence
Source d’inquiétude supplémentaire, Vladimir Poutine a signé le 4 mars des textes prévoyant des peines allant jusqu’à quinze ans de priSon Pour les journalistes comme Pour les particuliers, russes ou étrangers, qui propageraient « fausses details sur l’armée ». Des spécialistes en la matière, comme Olga Bronnikova, enseignante-chercheuse en sociologie à l’université Grenoble-Alpes et membre du collectif de recherche « Les Résistants du Net », considèrent que le paysage médiatique russe et Internet Sont désormais complètement verrouillés.
Quant au feu nourri de contenus viraux en provenance d’Ukraine, il n’est pas toujours particular qu’il atteindra les internautes en Russie. En reason : la admonishment, mais aussi le fait que les Russes utilisent des plateformes peu utilisées dans le reste du monde, comme VKontakte, rappelle, dans une meeting à Monde, Peter W. Singer, specialist au sein du groupe de réflexion américain New America Foundation.
Par ailleurs, et contrairement à leurs homologues ukrainiens, une grande majorité des « influenceurs » russes Sont restés silencieux dès le début du conflit, se contentant souvent de « prier Pour la paix » du spell des lèvres, prenant soin, dans leurs messages ambigus ou timorés, de ne pas irriter le Kremlin. Par peur de la admonishment ainsi que de la désaffection de leur communauté de followers, qui, note Lena, Sont souvent « polarisé ». Sonia est d’accord : dès les premiers jours, promote utilisateur qui postait quoi que ce soit contre la guerre était attaqué à la fois the same level des abonnés et des crawlers. Il y a beaucoup de Russes qui soutiennent les activities du gouvernement ou, du moins, qui pensent que promote va bien ».
Affichage de assistance sensible
Bien qu’elle ne se sente pas en threat Pour le minute, Lena évite d’utiliser le mot « guerre » sur les réseaux sociaux, que l’État a interdit au revenue du terme « opération spéciale ». D’autres, ces derniers jours, ont eu la sham d’afficher leur soutien à l’Ukraine sur leurs comptes Instagram, diffusant ça et là le jaune et le bleu du drapeau à travers des émojis ou des bannières affichées dans les profils.
Comme Polina, professeur de langue étrangère, qui a vécu et étudié en Angleterre. Elle qui « ne jamais poster sur les réseaux et repetition moins Son viewpoint politique » a récemment suggestive de mettre un drapeau ukrainien sur sa picture de profil Instagram. Par précaution, cependant, il compte effacer rapidement tout [les] talks et messages privés dans lesquels elle a pu exprimer [Son] viewpoint politique « , anticipant une éventuelle arrestation ou des fuites. Il faut alarming que les internautes pro-Poutine repèrent des perSonnalités publiques anti-guerre dans les boucles de Telegram, que Le monde a pu consulter, afin de dénoncer ceux qui Pourraient tomber sous le joug des nouvelles lois.
Selon l’ONG russe OVD-Info, 13 000 militants anti-guerre ont été arrêtés en Russie lors de indications depuis le début de l’opération militaire le 24 février. Lundi 7 mars, Ioulia a quitté la Russie avec sa petite-fille, par crainte de représailles.
« Vous devez comprendre à quel factor il est dangereux de parler publiquement ici. En tant que militants et citoyens russes, nous savons ce que cela nous coûteinsiste ce militant également de Saint-Pétersbourg. On peut passer plusieurs semaines en priSon juste Pour avoir participé à une symptom, relayé un événement en ligne ou tenu une easy pancarte. Mais j’ai l’impression que les gens qui s’en fichaient commencent à se rendre compte de la façon dont l’État russe agit ».
A l’heure où l’étau de la admonishment se resserre, Polina cherche plus à savoir si ses proches et amis vont bien, plutôt que des details sur la guerre qui finissent the same level nourrir en elle une certaine culpabilité d’être russe. « Des views pas très utiles Pour avancer et agir », elle croit. Car, outre le threat et le silence, il y a un autre element du conflit qui mine les internautes russes avec qui Le monde a pu échanger ces derniers jours : « la haine contre tous les Russesregrette Léna. Une perspective consistant à blâmer les gens Pour une décision que nous n’avons prise, que nous ne soutenons pas. ».
Les prénoms suivis d’un
Pauline Croquet