Six personnes, dont deux responsables pénitentiaires, ont été inculpées en Russie jeudi 13 janvier dans une affaire qui a secoué le pays en octobre après la diffusion de vidéos montrant des viols et des tortures en jail, ont annoncé les autorités russes.
Début octobre, l’ONG spécialisée Gulagu.web a publié des vidéos de ces mauvais traitements obtenus par le lanceur d’alerte et ancien détenu Sergueï Savelev, qui a eu accès à ces enregistrements lors de sa détention sous couvert d’activités de upkeep informatique. . Il a depuis déposé une demande d’asile en France.
Ces photographs montrent notamment les viols et tortures systématiques infligés à des détenus dans un hôpital-prison de Saratov. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes après ces révélations.
Intimidation et extorsion
« Quatre détenus ont été inculpés de violences sexuelles », tandis que deux responsables de l’hôpital pénitentiaire de Saratov ont été inculpés de » abus de pouvoir « , a déclaré Alexandre Bastrykine, chef de la fee d’enquête russe, le principal organe chargé des enquêtes criminelles dans le pays, dans une interview à l’agence de presse publique RIA Novosti.
Selon les enquêteurs, des détenus, sur ordre du personnel hospitalier-pénitentiaire, ont systématiquement commis des actes de violences sexuelles à l’encontre d’autres détenus en 2020-2021.
« Leur objectif était d’intimider et d’extorquer des fonds » à leurs victimes, a ajouté Alexander Bastrykin.
Le système pénitentiaire russe est très régulièrement entaché de scandales de torture, qui sont commis de manière quasi institutionnalisée par des gardiens ou d’autres détenus sur leurs ordres, notamment afin d’extorquer des aveux.
Les révélations de ces tortures à l’hôpital pénitentiaire de Saratov avaient déjà conduit au limogeage du directeur du FSIN (companies pénitentiaires russes), à la démission du chef des companies pénitentiaires locaux, ainsi qu’au limogeage de fonctionnaires du pénitencier concerné.
Les autorités russes ont dans un premier temps engagé des poursuites et émis un mandat d’arrêt contre le lanceur d’alerte Sergueï Savelev, qui avait fui la Russie pour la France, avant de les abandonner.